Amélie Marcq

Une découverte au détour d'un tweet improbable, celle d'une illustratrice au trait sensible. On admire quelques images ...

Planet Juniverse 01 : take care ... sous les étoiles, exactement. Des lignes douces, des courbes sûres, comme une belle assurance au carrefour du minimalisme et de l'audace.

Il y a un vrai talent dans l'approche graphique d'Amélie Marcq ...

Avec un petit je ne sais quoi qui me rappelle les univers tendres de Max de Radiguès, un auteur que j'adore furieusement. Elle en a la pente graphique, la narration étant encore embryonnaire ...

Pour le moment, elle donne à voir, beaucoup, des accroches du quotidien, des carnets à spirale, des croquis craquants.

Les portraits et les silhouettes forment son terrain de jeu, les croquis invitent à la rêverie, les couleurs ont un grain où la patine de temps heureux semble vivre.

Interview Amélie Marcq

Comment êtes-vous tombée dans le monde de l'illustration ?

Je dirai que je suis tombée dedans depuis toute petite. Mes parents ne sont pas des passionnés de BD comme je peux l'être mais ils m'ont très vite transmis le goût de la lecture et celui de l'image. Ce sont les albums de Claude Ponti qui m'ont émerveillée étant enfant, je me souviens que ma mère avait horreur de ses livres et voulait passer le plus vite possible à la page suivante (alors que je la retenais pour regarder un peu plus tous les détails qui fourmillaient dans ces pages).

Je me souviens avoir commencé ma première BD au CE1 (une petite fille qui devenait amie avec une tortue) puis ça a continué longtemps. Pour moi ce n'était pas du sérieux, je voulais devenir autrice de romans.

C'est au collège que ça a vraiment évolué quand mon prof d'arts plastiques m'a parlé du Concours de la BD Scolaire d'Angoulême. J'y ai participé tous les ans jusqu'à la terminale mais c'est ma participation en classe de 3è qui m'a apporté mon plus grand « succès » en étant dans les 40 sélectionnés nationaux invités au Festival d'Angoulême.

Toutes ces années ont été riches en découvertes, j'ai participé à différents festivals de BD, d'autres concours, rencontré des auteurs fabuleux, lu de nombreuses BD.

Je me suis investie de plus en plus sur les réseaux sociaux afin de me motiver dans mes projets et partager mon travail.

Des sources d'inspirations en particulier parmi les artistes ?

Énormément bien évidemment. Pour commencer je dirai Boulet qui a compte mais elle m'a donné l'impulsion première. Je la choisis aussi en fonction de mon ressenti du moment mais je remarque aussi que selon mes périodes musicales, mon travail a pu en être profondément marqué.

Par exemple, au lycée, j'ai eu une période de fascination pour les ballets et les opéras et hop ! on a vu apparaître sur mon blog nombre de ballerines et danseuses et costumes.

Ce que je dessine peut aussi ne rien avoir à voir avec ce que j'ai écouté parce qu'une fois lancée, je peux changer d'idée 1000 fois dans ma tête au fur et à mesure du dessin et finalement mon dessin n'aura rien à voir avec ce que j'avais imaginé.

Enfin de manière générale, ce que j'écoute est relativement calme et rythmé afin de pouvoir me concentrer mais ça peut aller du rap au classique en passant par la variété française, le celtique et les bandes-originales de film.

Pour citer mes sons du moment je dirai la BO du Chant de la mer, Radical Face, Hollidays, Jain, LEJ ou encore les Pierce Brothers.

Tentée par l'expérience de créer un album BD complet, une histoire graphique ?

Ecrire un roman graphique serait un rêve d'adolescente. J'y pense toujours de temps en temps mais je pense avoir besoin de mûrir ce projet.

Je voudrais vraiment le scénario parfait, trouver le style correspondant, le ton de la narration. Le scénario n'est pas vraiment mon fort et jusqu'ici, il était là un peu par défaut pour dessiner.

C'est aussi pour ça que j'ai lâché la BD depuis quelques temps pour ne faire quasiment plus que de l'illustration qui me permet de représenter des instants brefs ou simplement ce qui me passe par la tête, bien que ce soit aussi par manque de temps.

Pour le moment, la BD est donc écartée de mes projets afin de me consacrer à mes études et au média vidéo qui me permet de développer une autre manière de raconter.

Combien avez-vous de carnets de croquis en ce moment ?

Je dirai une petite dizaine. La plupart de mes carnets regroupent un thème comme les croquis d'Amiens, les nus, les recherches graphiques de mon film d'étude ...

Et puis des carnets plus brouillons avec des croquis d'observations variés quand je me balade, un autre qui me sert pour les dessins à l'encre et puis le dernier que j'ai tout le temps sur moi c'est un bête Zapbook à spirales où je fais la plupart des mes dessins ou croquis préparatoires avant de passer (ou pas) sur papier à dessin.

C'est le carnet que je préfère parce que comme c'est du papier recyclé je ne me prends pas la tête à avoir peur de gâcher le papier donc je suis plus spontanée.

Et puis bizarrement j'aime bien son grain je le trouve très agréable pour le crayon donc souvent je travaille le crayonné dessus et je le colorise directement à l'ordinateur.

C'est joli Amiens ? Un spot à nous conseiller ?

Amiens est une très jolie ville ! J'aime beaucoup sont style architectural et ses façades : je passe mon temps le nez en l'air quand j'y suis y compris sur le trajet que je prends quotidiennement pour les cours je trouve toujours un détail que je n'avais pas remarqué.

Si vous allez à Amiens il ne faut surtout pas rater le quartier Saint Leu et la cathédrale qui est juste à côté. Le tout forme un bel ensemble que j'aime beaucoup entre les petites maisons colorés et l'immensité de la cathédrale complètement immaculée.

Dans ce quartier j'adore le petit cinéma d'art et d'essais qui a toujours une bonne programmation et où je découvre toujours de bons films.

Et puis si il y a une dernière chose à ne pas rater c'est le festival de BD le premier weekend de juin qui se développe d'année en année avec de nombreuses rencontres, dédicaces et expositions !

Avez-vous des blogueurs BD à nous recommander ?

Les blogs que je suis encore très régulièrement sont ceux de Boulet (évidemment), Cy, Yatuu, le compte instagram Au fond du trou (Nepsie et Le vilain) qui raconte leur acquisition d'une maison troglodyte, Aurélien Fernandez et qui me fait toujours beaucoup rire comme le blog paradique « A Poudlard » d'Alexandre Arlène (Cendres).

Ce sont des petites tranches de vie ou des sketchs qui me font toujours sourire !

Merci Amélie ! Bref, il me semble que nous avons là une artiste à suivre de près !

Dont acte : voici son blog ; voilà son Instagram, et aussi via Twitter pour les mieux peignés d'entre-vous.