Laurent Baheux : interview
La nature, il l'adore. Tant et si fort qu'il la sublime à travers des séances photo où la vie sauvage nous donne envie d'être sage ...
Au delà du béton de certains de nos horizons, très loin, là bas, aux confins de nos urbanismes organiques, il y a la pleine nature. Immense, forte, et furieusement sauvage.
Depuis quelques temps déjà, j'avais repéré sur Twitter un photographe qui semble chuchoter dans nos neurones l'authenticité d'une nature plus instinctive qu'il nous semble. Des livres, des séries photo éblouissantes, et un discours très engagé pour la sauvegarde de ces paradis réels ... j'ai voulu en savoir plus sur l'homme derrière l'objectif !
Interview : Laurent Baheux, photographe de la vie sauvage
Le Noir et Blanc, c'est un allié esthétique ?Quand j'ai commencé la photographie dans la presse quotidienne régionale, on travaillait encore avec du matériel argentique. Et pour des raisons économiques, on me fournissait essentiellement des pellicules monochromes.
J'ai donc appris à tirer mes images au labo traditionnel, à travailler la lumière et les contrastes sous le révélateur, à attendre patiemment que naissent mes images. J'adorais ça et c'est aujourd'hui encore le médium que je préfère.
Vous semblez en réalité tirer le portrait aux animaux ...C'est une remarque qui revient souvent alors même que ce n'est pas une démarche calculée. Je réalise mes prises de vue avec les animaux de la même façon que je photographie les humains.
Ce qui m'intéresse, c'est la rencontre et la personnalité de chacun, ce qu'il est en tant qu'individu. Qui est-il, comment se sent-il, que ressent-il ?
Nous sommes tous uniques et c'est cette individualité que je cherche à capter et à transmettre.
Dans votre série sur les lions, on a l'impression que vous avez vécu avec eux. Comment ça s'est passé ?Il y a un peu de ça. Photographier en Afrique relève d'une immersion dans la vie sauvage car on entre dans le territoire des animaux.
Il s'agit vraiment de leur territoire à eux et pas du nôtre où nous ne sommes que tolérés et sous certaines conditions. Ne pas déranger, ne pas s'approcher trop près, être silencieux, vivre au rythme du soleil ...
On apprend l'humilité et la patience. On adopte d'autres postures et d'autres rythmes qui sont dictés par les lois du cycle de la vie. Je crois qu'il faut s'affranchir de nos rigidités urbaines et de nos carcans quotidiens pour pouvoir sentir tout ça.
Alors si vous me dites que mes photos vous donne l'impression que j'ai vécu avec les lions, je prends vraiment ça comme un compliment.
Est-ce qu'un bon photographe peut ne pas être patient ?Je ne pense pas, du moins pas en photographie de nature. La patience comme l'observation sont des éléments essentiels à la prise de vue.
Par exemple, pour pouvoir réaliser mes portraits de lion, il me faut partager un peu du quotidien de l'animal, le suivre des heures voire des jours pour en sentir la personnalité.
Pensez-vous que le grand public commence à comprendre la fragilité de la nature ?Ce qui est sûr c'est que plus personne ne peut ignorer cette réalité. Les scientifiques et les médias n'ont de cessent d'alerter l'opinion publique et les dirigeants de l'absolue nécessité de changer en profondeur notre système, pour des raisons de survie.
Celle de la nature qui nous entoure évidemment mais également la nôtre.
Nous faisons partie d'un écosystème dont on a cherché longtemps à se couper et dont on voit aujourd'hui les effets dramatiques.
Avez-vous une opinion sur le développement du mouvement vegan ?C'est une réponse à une violence directe et indirecte : celle que nous infligeons aux animaux par un système de destruction massive puisque 3 millions d'animaux meurent quotidiennement dans les abattoirs de France, et celle que nous faisons subir à la terre pour les nourrir car les quantités d'eau et de céréales nécessaires pour leur croissance est délirante.
Le développement de la production industrielle conduit à des aberrations et à des pollutions hors norme.
Même si rien n'est parfait, le mouvement vegan est une alternative à cette souffrance.
Est-ce que rendre visible ces animaux est une manière de les rendre accessibles en évitant les lieux de captivité comme les zoos ou les cirques ?Je rappelle que les animaux de zoos et de cirques ne sont pas de vrais animaux car leurs instincts et leurs comportements sont bridés par la captivité qui s'apparente ni plus ni moins à de la prison.
Ils ne sont rien d'autres que des pantomimes au service de notre distraction. Pas la peine d'être naturaliste ou scientifique pour comprendre ça, le bon sens suffit.
Je ne conçois pas de montrer autre chose que des animaux libres dans leur habitat naturel. J'ai trop d'estime et de respect pour eux.
Et puis, je ne pourrai pas réaliser les mêmes portraits avec des animaux enfermés. Le lion n'est jamais plus beau que chez lui, dans la savane et au milieu de ses congénères ...
Est-ce que les réseaux sociaux vous semblent les lieux appropriés pour protéger la faune sauvage ?Les réseaux sociaux sont un moyen d'apprendre et de relayer des informations à condition d'être attentif et de savoir faire le tri.
Tout le monde est connecté, c'est une réalité. Ils sont d'ailleurs en passe de supplanter les médias traditionnels comme la presse ou la télé.
Cela fait donc aussi partie de la protection mais ne peut se suffire à lui-même.
Il y a une bande sonore pendant vos voyages ? De la musique que vous écoutez ?Je voyage toujours en musique. Dans le désordre et sans parti pris ???? je dirai : Mickey 3D (C'est beau la vie, Respire), Zazie (Je suis un homme), Cabrel (La corrida, Assis sur le rebord du monde), Souchon (Pardon) et Bénabar (Le zoo de Vincennes) ...
Merci Laurent ! Pour en voir davantage sur le travail de Laurent Baheux et découvrir les merveilles de notre planète, voici une belle palanqué de liens :
- Son site officiel LaurentBaheux.com
- Sa Page Facebook
- Son Compte Twitter
Auteur : Simon Tripnaux
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3 avis bien tournés
Mettre ses actes en conformité avec ses paroles c'est un bon exemple à suivre Les animaux enfermés dans des zoos sont des êtres toujours vivants qui ont été déchus de leurs droits élémentaires alors qu'ils n'ont commis aucune faute Excellent travail photographique, je suis fan depuis quelques années maintenant Merci
très sympa ton article j'adore
Merci beaucoup pour ce site et toutes les informations qu’il regorge. Je le trouve très intéressant et je le conseille à tous ! Bonne continuation à vous. Amicalement.
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