Anarchitecture par Olivier Ratsi
Quand la structure se déstructure ... ça chamboule nos cultures !
Voilà bien un concept au croisement de l'architecture et de la photo, avec une pensée ouverte et in progress ; la manipulation visuelle de nos espaces urbains. De nos quotidiens de briques, bétons et autres pleins et vides ... Interview de l'artiste parisien Olivier Ratsi à propos de ses Anarchitectures aux lignes sensibles ...
Le processus de What You See Is *NOT* What You Get c'est de brouiller les références visuelles ...WYSI*not*WYG est une démarche qui touche la perception du réel via différents projets. Les prémices de cette démarche remontent à environ 10 ans, lorsque j'ai commencé à créer et à mixer en live des visuels dans des soirées de musique électronique. En un premier lieu selon un travail très plastique (couleurs,effets graphiques) puis de manière deconstructiviste qui use de la fonction de visionnage et de rembobinage des caméscopes dv.
A partir de 2005 j'ai expérimenté ce processus en créant mes première déconstructions à partir de mes photographies urbaines. Récemment, Cette phase de recherche s'est développée en un projet de plus grande ampleur que je diffuse via le blog WYSI*not*WYG et dans lequel "Anarchitecture" est le premier axe de recherche.
Au travers ce projet, je brouille les références visuelles en utilisant la photographie selon un processus de déconstruction / reconstruction qui s'opère en prélevant et en dupliquant plusieurs morceaux à différents endroits sur l'image originale, puis en les assemblant sur le même espace selon une composition différente.
Ce processus pourrait être réalisé manuellement avec de la colle et des ciseaux : les morceaux sont découpés sommairement, de manière à créer volontairement des imperfections une fois rassemblés dans une nouvelle composition. Des morceaux situés à l'extérieur ou dans l'air défient les lois de la gravité, les perspectives rentrent en confrontation, lorsque des morceaux prélevés à différents endroits sont disposé cote à cote.
La lecture de l'image se fait de manière perceptive : le spectateur interagit avec le visuel de manière à ce qu'il puisse reconstruire sa propre image par rapport à son expérience et sensibilité ..
C'est ici que se situe le coeur de mon travail, l'image finale n'est pas une image finie mais plutôt une image intermédiaire de ce que pourrait être cette nouvelle éventualité. C'est pour cette raison que je n'utilise pas de technique 3d ni de retouches complexes pour éviter l’image trop parfaite. Le but de ce processus est de créer une rupture, “un choc” entre l'image originale et l'éventualité d'une nouvelle proposition. Cette rupture doit être assez visible pour semer le doute et interpeller le spectateur, mais pas trop car le processus de déconstruction fait office de passerelle. A la charge du spectateur d'interpréter lui même la suite du processus.
Pensez-vous que nous vivons dans une société qui ne regarde plus assez ?Notre environnement quotidien, je parle principalement en zone urbaine, est extrêmement riche et diversifié sur le plan visuel. Étant en quelque sorte "acquis" et par manque de temps, nous n’y prêtons finalement guère attention. A travers ma démarche, j'essaye de créer des liens entre mon travail, le spectateur, et notre environnement afin de lui proposer des “espaces” et du temps de recul pour observer son environnement.
La relativité de l'information est parfois mise en perspective par l'alliance des images avec d'autres signifiants : les mots. Quelle est votre approche des mots ?L'utilisation des mots présents dans les titres de mes photographies fait référence au "sans titre" qu'on utilise dans le monde de l'art, où soit disant une œuvre doit avoir un nom ou au pire s'appeler "sans titre". Plutôt que d'être conventionnel et utiliser cette appellation, j'ai trouvé plus intéressant d'appeler mes photographie en prélevant un ou plusieurs mots visibles dans la photographie : affiche, plaque d'immatriculation de voiture, enseigne etc et de les utiliser au même titre que la quantité de matière disponible qui sera retravaillée dans la photo, c'est à dire en les détachant de leur référent d'origine. Ces mots, utilisés de cette manière, n'ont aucune valeur informative et n'ont pour but que d'embrouiller un peu plus les pistes.
Les photos issues d'Anarchitecture sont principalement des paysages : cette vision un peu globale vous semble-t-elle en phase avec l'espace de vie réel, où on a souvent le nez collé à un mur ...Depuis toujours, j'ai été fasciné par les paysages, urbains ou naturels, essentiellement larges et visibles de loin. Mon travail étant la matérialisation d'une certaine prise de recul de notre espace de vie : il pose ainsi des questions sur la façon dont l'on perçoit notre environnement.
Il y a un message que vous voulez passer aux architectes ?Le ou les message que je souhaiterais faire passer à travers mon travail s'adresse à n'importe quelle personne qu'il soit architecte ou pas … J'ai souvent des retours très positifs de la part d'architectes, certainement parce que nous avons en commun une certaine fascination pour la notion d'espace, du vide, des éléments macroscopiques …
Vous définissez votre travail comme une recherche, quelles sont les observations les plus convaincantes que vous ayez faites au terme de ces expérimentations ?Ma démarche gagne en pertinence lorsque le processus de déconstruction est peu ou pas visible au premier abord : lorsque il se situe à la limite de ce que pourrait être un bâtiment réel, lorsqu'il occupe un second plan ou une échelle beaucoup plus petite. Par contre cela a pour effet d'enlever un peu le côté plastique et spectaculaire qui à priori plaît plus au public.
Je trouve aussi plus intéressant lorsque des scènes de vie "ordinaires" situées au premier plan, font échos aux bâtiments déconstruits situés au second plan : cela apporte une dimension humaine en créant un lien entre le spectateur et l'œuvre .. cela a aussi pour conséquence de me démarquer du travail de photographie dite "d'architecture" où toute présence humaine est à bannir …
Merci Olivier ! Un édifiant projet visuel à suivre sur wysi-not-wyg.com !
Auteur : Simon Tripnaux
Blogueur lifestyle - Content manager & expert SEO. Mon job, rendre visible et lisible vos projets par les mots. Adepte de l'écriture depuis 1978.
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7 avis éclairés
C'est très original, voir très bluffant comme la première image et la toute dernière. Mais j'avoue que si cela devait vraiment exister, je n'aimerais vraiment pas vivre dans ce genre de bâtiments ;-)
Très intéressant. J'aime particulièrement l'aspect raisonnable du projet, qui fait office de passerelle comme dit dans l'article. Ce n'est pas vraiment du surréel ou fantastique, et on y croirait presque. Sympa !
: lorsque il se situe à la limite de ce que pourrait être un bâtiment réel, lorsqu'il occupe un second plan C'est très original, voir très bluffant comme la première image et ou une échelle beaucoup plus petite. Par contre cela a pour effet d'enlever un peu le cCe n'est pas vraiment du surréel ou fantastique, et on y croirait presque. Sympa !
Le trouve que c'est très originale mais il faut avouer que le projet est un peu fou tout de même car il n'y a rien de droit et j'aurai pu que le bâtiment s'effondre a la première occasion venu !!
En effet c'esr vraiment hyper bluffant ! Je ne connaissais pas du tout ce Olivier Ratsi mais j'aime beaucoup son style d'architecture, je vais donc me documenter sur lui .
Merci
Olivier Ratsi est un grand architecte. J'aime le travail. Ils sont très intéressants. Et cette interview est grande. J'ai bien aimé le lire. Je vous remercie.
vraiment vous êtes un grand architecte. J'aime le travail. Ils sont très intéressants. Et cette interview est grande. J'ai bien aimé le lire. bonne continuation
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