Toilettes pour femmes

Marilyn French nous livre et délivre un ouvrage dévoilant l'esthétique des femmes dans leur propre torture. En quelques sortes la vérité sur la culture des femmes et leur devenir soufré. Le mal-être féminin de la féminité conventionnelle et conventionnée par les attitudes transmises de générations en générations ...

Les hommes aiment se travestir en femme et c'est sous l'exagération des traits de la féminité qu'ils transforment cette tragi-comédie en une galerie d' horreurs. Si le corps fait office de support de malaises, la scène, les toiles où la torture se produit et la pathologie se situent essentiellement au niveau de l'épanouissement de la sexualité de la femme. Marilyn French nous indique et étaye comment se créer sa propre identité de genre en la fondant sur de simples fonctions biologiques ( c'est à dire, je suis un homme ou je suis une femme ) est à la fois destructeur et pourtant si commun au deux sexes. Bien sûr, en apparence et lorsque le jeu du corps induit une personnalité juste empruntée, alors apparaît des images de grotesques programmations neuro-linguistiques qui divulguent un mal être certain : tics nerveux, éruptions cutanées, transpiration aux ailes du nez, le visage n'est qu'un simple masque que l'on peut sans aucun soucis démasquer. Quant à la bouche, tremblante ou encore sans retenue, elle s'infligera la parole ou le cri de sa rancœur si la douleur est trop profonde et cela sans aucun contrôle. On ne parle pas ici de toilettes pour séduire mais bel et bien pour se vider en exprimant. L'habit fait le moine si tel est sa propre vérité.

La collection de chiottes et d' hôpitaux psychiatriques où les protagonistes de cette œuvre ont pour habitude de s'enfermer dénote cette envie de retrait, de repli sur soi et forme la base de l'iconographie élaborée par l'auteur, qui privilégie des images corporelles féminines fortes, très fortes, voire trash : saignements, espace utérin, pieds bandés, j'en passe et des meilleurs. En bonne féministe, les images de la gent masculine se dessineront sous les traits de la dureté, la sécheresse et de la salinité, ainsi qu'un panel d'animaux en rut sans sentiments et dotés de solides scaphandres. Bien sur, on ne lui reprochera pas ce désordre d'équilibre car la cohérence de ses propos font d'elle et cela sans aucun doute un des meilleurs porte-parole de cette génération d'écrivains.

Et je finirais par une citation du livre: ...'Tu sais, le mot grec pour vérité : aletheia, n'est pas le contraire de mensonge. Il signifie le contraire de lethe, oubli. La vérité, c'est ce dont on se souvient...' La vérité laisse des traces que seul l'inconscient peut comprendre.

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