Sttellla : The dark side of the moule

Parfois nos étagères recèlent des albums incompris. Ils saoulent votre entourage et ne plaisent qu'à vous même. The dark side of the moule de Sttellla pourrait bien être de ceux là. Bijou indigeste et palpitant. Entrez dans le coté sombre de la moule ...

Sttellla évoque à coup sûr la bière tant épandue en Belgique. Car ce groupe qui ne tient que par la force de mots imbriqués nous vient du plat pays. Le royaume des tartines du chien et des gens heureux ? Je suis content, j'élève des abeilles. I am happy, culteur. Voilà en gros à quels genres de calembours affligeants se frotte en permanence Jean Luc Fonck, le leader de Sttellla. Ses trouvailles sont toutes plus consternantes de grandeur calembouresque. Que penser, ainsi, d'un train qui part pendant qu'un autre arrive sans crier gare ? Un album archi blindé de jeux de mots donc, mais aussi de morceaux de bravoures comme quelques mots chantés par Benoît Poelvoorde lui même (en 1995, donc). Et une plage entière en véritable morse (le langage, pas la bestiole à moustaches).

Niveau musique, c'est à la hauteur de la chose. A savoir rondement mené mais oscillant assez grossièrement entre pop rock et variétés. Lacune qui n'en est pas vraiment une par le contrepoint lourdement appuyé des textes. En Belgique, les apparitions scèniques de Sttellla tournent souvent à l'euphorie générale et un titre comme Torremolinos a su rester emblématique. Dans la pure tradition wallonne de l'autodérision surréaliste. Un brin flonflon donc, voire carrément dramatique à chantonner sous la douche, même celle du camping à Palavas. Le tout pas mal balancé avec une pointe d'accent un peu comme Arno en moins pire. A noter pour le public hexagonal quelques références linguistiques que seul un belge peut comprendre. Ça a son charme, sais-tu.

photo Magali Bonczijk

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