Rencontre avec une créatrice qui invente des tas de trucs ingénieux avec une esthétique au doux parfum de pratique ...
Au départ de cette découverte, mon goût prononcé pour la géométrie m'a poussé dans les coins d'écrans du site de ïu Design ... un concept-store en ligne, avec des bijoux taillés à la serpe du minimalisme le plus soigné. Ce n'est pas les premiers bijoux que je vois arborer cette tendance des formes géométriques, quelque part entre l'inspiration tribale et l'architecture. Les pièces que voici sont taillées dans l'authentique et des matériaux épiques. Du bois, du plexiglas, des réalisations façonnées à la main sous les cieux parisiens. Par exemple, cet édifiant pendentif ...
Puis, en grattant un peu les pixels, je tombe rapidement dans tout un univers visuel plus orienté sur le design industriel, la création de choses voire même de bidules. L'œuvre de Miren Lasnier, ancienne étudiante de la fameuse École Boulle. Ni une, ni quatorze, ni même le quart du double de la moitié du reste, je me suis dit que ça allait drôlement vous intéresser, chers lecteurs adorés. Hop, quelques photos et une interview pour mieux cerner le parcours d'une créatrice aux idées bien lunées ...
Comment on en vient à vouloir inventer des objets ? D'où cela vous est venu ?Dès le lycée je me suis orientée vers une filière en arts appliqués (STI Arts Appliqués, aujourd'hui STD2A). Pendant ces trois années, j'ai pu mener des projets dans tous les domaines du design. J'ai longtemps hésité à choisir les arts graphiques, dont j'admire l'impact esthétique qu'il peut avoir. Dans le design industriel, j'ai pu explorer cette composante "visuelle" à travers le travail de la forme. Tout en le couplant à des problématiques d'ordre plus concrètes, touchant l'humain (ergonomie, impact environnemental, portée sociale, etc) et s'inscrivant dans le quotidien.
Vous avez une certaine attirance pour les textures naturelles, non ?Oui. J'ai du mal avec les matières qui mentent, imitent, dupent les sens.
J'avais réalisé des tests d'imperméabilité et de résistance avec les feuilles de chou, mais je n'ai jamais proposé le projet au food truck pour lequel je l'avais pensé. Il s'agit avant tout de montrer qu'il n'est pas toujours nécessaire de produire de nouvelles choses pour réponse à un besoin.
En effet, une partie de la forme de ces objets résulte d'une gestuelle pensée en amont. J'y ai cherché un équilibre entre poésie du geste et ergonomie. J'aime aussi à penser qu'aussi réfléchie que soit la forme d'un objet, l'usager final se l'appropriera pour créer sa propre "chorégraphie".
Pour mes créations liées à ma marque de bijou ïu, je ne revendique aucune inspiration directe. Je m'efforce de mettre en place des formes où chacun peut se projeter et imaginer une signification propre à chacune d'elles.
Pour ce qui est de réinventer un style en particulier, je pense que les anciens styles renaissent toujours un jour en étant réinterprété, mélangé, revisité. Dans la mode il est question de récupération, relecture, réédition, c'est dans un certain sens une forme de progrès.
Une actualité particulière dont vous aimeriez nous parler ?Il me tient à cœur d'évoquer ma récente collaboration avec la photographe Gabrielle Malewski, qui a réalisé une série de photos afin de donner vie à mes dernières pièces créées pour ma marque de bijoux.