Laetitia Velma : les eaux profondes

C'est après avoir chanté longtemps en anglais que Laetitia Velma ose enfin tout nous dire de sa vie en sa langue qui est la nôtre et cela lui va bien.

C'est sa maturité qu'elle nous expose aujourd'hui sur le divan de la vie et cela se sent. Sur des textes torturés, comme une libération, Lætitia nous fait entrer dans sa vie onirique, riche en couleurs, en modulations de fréquences, en rythmes et en images pour ne pas dire imago aux deux sens du termes. Elle nous livre son imaginaire afin que nous l'imaginions imaginale ...

Sur des sons à la fois doux, pop et rock, les genres s'entremêlent sans jamais s'entrechoquer, ça glisse comme un savon à la vanille entre les cuisses. C'est, les yeux mis clos, que l'on découvre la vie inconsciente de Laetitia Velma.

Dominique Ané n'est pas loin derrière, il est tapi dans l'ombre des influences, des symphoniques et des textes aussi. On pourrait à s'y méprendre reconnaître Françoise Breut, l'écorchée. Mais il ne s'agit pas d'elle. La voix douce et roque à la fois se réveille dès la quatrième piste et c'est alors que, dans un frisson, on devine à son tour, la présence de l'excellent Dominique Brusson, influence de Tiersen aidant, on entend au loin les bras de (sa)"mère". Soudain, elle ouvre une paupière. Elle ose alors un clin d'œil à Daho, nous offrant "le premier jour du reste de sa vie". Et puisque nous nous noyons avec elle dans ses eaux profondes où nous nous enfonçons comme la déjà fait "la noyée" de Gainsbourg, elle coule de plus belle. Ruisselant de douleurs et d'esprit torturé. Amours et autres cicatrices à vif, elle découpe son esprit pour nous offrir son viscérale, sur la table et dans les oreilles.

Le clavier de Dominique A tinte comme pour nous rappeler qu'il faut respirer de temps à autre pour nous laisser le temps. Elle se livre, se vomit. Elle partage sans détour et sans omettre de contours, sa vie onirique qui la traduit. Nous sommes en plein rêve. Réveillés sur une petite rengaine, c'est dans les temps et les cœurs que nous retrouvons une envolée à la Tiersen comme dans l'absente. Tout un programme. On navigue pendant qu'elle nage.


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