Jacky Terrasson , A Paris

Cet opus parisien du pianiste franco-américain Jacky Terrasson a le visage d'une jolie dame élégante et un peu timide. Elle a les traits de la passion domptée, mais pas encore les rides de l'aventurière.

Une escale parisienne ne pouvait se faire sans quelques clins d'oeil au patrimoine le plus classique de la chanson française. On retrouve ainsi des reprises, interprétations plutôt, de "ne me quitte pas "(J.Brel), "que reste t-il de nos amours ?" (C.Trenet), "la vie en rose" (E.G Gassion - L.G Guglielmi), "Nantes" et "l'aigle noir" (Barbara), et la Marseillaise (R. de L'Isle)... Partageant sa vie entre New-York et Paris, il avoue avoir été très impressionné par Barbara, et l'hommage n'en est que plus sincère. Les mélodies de Jacky Terrasson sont intimistes, savamment composées et travaillées, mais laissent une impression de rigueur chirurgicale qui ne laisse transparaître que peu d'exubérance. A l'image d'un Pink Martini, très chic mais un peu trop épuré.

Pour éviter de tomber dans un écueil qui aurait donné dans le cliché le plus éculé, l'artiste a choisi de ne pas intégrer de voix sur cet album. Il en résulte une atmosphère légère et transparente, où chaque instrument prend l'ampleur qui lui sied, avec toujours un sens aigu de l'arrangement. Notons également la participation de Stefano di Batista, accompagné par Ugonna Okewo (basse), Leon Parker (batterie), Rémy Vignolo (basse), des musiciens américains qui n'avaient jamais entendu ces mélodies qui ont bercé notre enfance. Un bon disque qu'il ne faudrait pas prendre pour un bijou de spontanéité, mais comme une belle leçon de savoir-faire mélodique.

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