Une fois par an, le 8 mars, nous célébrons le droit des femmes. Nous pouvons donc nous demander la raison pour laquelle les femmes ont été différenciées des Hommes avec un grand H qui représentent l'Humain, c'est à dire l'humanité. Depuis tous temps, la Femme subit socialement des violations du droit des Hommes. Les droits des femmes sont pourtant uniquement des droits humains.
Les femmes étaient plus nombreuses que les hommes en 1950, aujourd'hui, elles sont moins nombreuses sur la planète ... Lorsqu'elles ne sont pas tuées à la naissance (nouvelle tendance depuis 1980) ou encore avortées avant de voir le jour, comme des chatons non désirés, on les mutile en pratiquant l'ablation du clitoris afin qu'elles ne puissent jouir autrement que par la toute puissance de l'homme.
Une goutte, me diriez-vous ? Certes, mais alors une grosse larme. Quelques chiffres selon l’OMS : 125 millions de filles et de femmes ont récemment subi une excision ou autres mutilations sexuelles féminines en Afrique, au Yémen et en Irak. En Afrique, une femme sur 3 en a été victime. 53 000 femmes excisées vivent en France et 30 millions de filles encourent le risque d'en être encore victimes en 2015/2016 ... L'excision est pratiquée dans 29 pays africains et du Moyen Orient.
D'autres sont victimes d'atteintes psychologiques et corporelles. Leur corps : objet de désir est meurtri par le pouvoir phallique. Trop désiré, le corps-objet est pénétré sans consentement. Chaque année, 216 000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles en Métropole. Vieillissant, ce même corps est repoussé, voir relégué aux affaires oubliées. À tout âge, il est assouvi jusqu'à sa moelle (vendue moins chère que celle des hommes), jusqu'à sa peau (pour le collagène qu'elle contient), jusqu'à la pointe de ses cheveux dissimulés sous un tissu pour montrer l'appartenance au maître.
Ce corps-objet peut aussi être utilisé à des fins publicitaires pour vendre des yaourts ou encore comme outils de soulagement contre monnaie d'échange et tout ceci, sous le joug de certains hommes n'ayant pas réussi à dompter leurs hormones masculines ou leur désir de possession.
« La négation des droits sexuels et de santé génésique des femmes et des filles est trop souvent la première expression des violences qui sont exercées à l’encontre des femmes dès lors qu’elles se traduisent par le contrôle de leur corps ou sa contrainte », a notamment averti Madame Najat Vallaud-Belkacem Ministre des droits des femmes de la France en 2014.
La violence des guerres dans le monde n'arrange rien, les femmes sont violées, asservies, défigurées au nom d'un dieu, d'une loi, d'une colère ou d'un respect décrété de ci, de là justifiée par la tradition, la coutume ou la religion par exemple le mariage forcé, les mutilations génitales féminines et les crimes commis au nom du prétendu «honneur ».
D'après l'ONU, dans le monde, au moins une femme sur trois est battue, victime de violence sexuelle ou autrement maltraitée par un partenaire intime au cours de sa vie. L'intimité n'arrange rien puisque la faute est encore trop souvent impunie. En France, une femme meurt tous les cinq jours suite à des violences conjugales, parce que l'homme cherche ainsi à démontrer son pouvoir et calmer sa colère.
Alors pourquoi tant de haine ? Est-ce une question de retenue, de respect, de force, de rôle, de carcan ? Même si les femmes avancent vers le respect et ce depuis des années, aujourd'hui on assiste à des doutes sur des réflexions déjà admises, votées, mais aussi des reculs énormes dans certains pays. En 1970, les libanaises pouvaient se promener seules entre amies dans leur pays, vêtues d'une jupe au dessus du genou et tenant un sac à main sans autre but que le désir de se promener. A présent, cela leur est formellement interdit ... Aujourd'hui, elles doivent sortir uniquement pour agir dans un but précis (faire les courses, aller chercher les enfants ...) Elles doivent être couvertes des orteils aux cheveux et ne peuvent détenir de sacs à main s'ils contiennent des effets personnels.
Pourtant, les droits des femmes avancent :
Saviez-vous que la première Déclaration des droits de l'homme et du citoyen lors de la Révolution française en 1789 n'a semble t il pas pris en compte les femmes mais bel et bien les droits de l'homme sans ce grand H qu'on lui attribue ce jour, c'est à dire du "mâle" et non de l'humain ... Ce n’est qu'en 1945 que les Nations unies ont adopté une charte établissant des principes généraux d’égalité entre les sexes.
Là est tout le paradoxe. Intelligentes, les femmes l'ont compris à leur dépend et c'est petit à petit, au jour le jour, qu'elles ont réussi à gravir à force de bravoure le chemin que nous leur connaissons. Celui d'une émancipation plus que relative, mais qui dénote d'un désir certain de compréhension et d'évolution.
Le 18 décembre 1979, ces même hommes adoptaient la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes.
Ce n'est uniquement qu'en 1995 à Pékin, qu'à eu lieu le premier programme d'actions pour l'autonomisation sociale, économique et politique des femmes.« Il y a 20 ans, des dirigeants du monde entier se sont réunis à Pékin et ont promis de protéger et promouvoir les droits des femmes et des jeunes filles, où qu'elles se trouvent. Aujourd'hui, alors que nous commémorons la Journée internationale de la femme (8 mars 2015), nous observons dans de nombreux pays des réactions hostiles aux progrès accomplis en matière de droits des femmes », a déclaré Lucy Freeman, directrice du programme Genre, sexualité et identité d'Amnesty International.
Aujourd'hui la femme est prise indéniablement en considération, et l'on constate que les violations des droits humains des femmes se produisent essentiellement à présent surtout dans leur sphère « privée ». Donc, Mesdames, vous êtes toutes actrices du futur et de la médiation homme-femme à ce jour. Toutes les voix des femmes doivent se lever pour interdire, porter plainte, ne plus autoriser, affronter, confronter et crier haut et fort leurs craintes, doutes, peurs et autres discriminations, sexismes ou sévisses subits.
Mesdames, ce n'est qu'en 1993 que les obligations en relation avec la violence à l’égard des femmes (qu'elle soit exprimée en sphère privé ou publique) ont été expressément notifiées dans les déclarations et conventions internationales. En 40 ans on a vu tripler les plaintes pour violence sexuelles, les femmes ne se taisent plus.
Elles s'instruisent de plus en plus, concilient la famille, subissent les tâches domestiques (vaisselle, ménage, rangement, soin aux enfants et personnes dépendantes, etc ...) et n'en finissent pas d'exceller dans leur travail intellectuel.
En France, les tâches domestiques les occupent à raison de 20 h 32 minutes par semaine contre 8 h 38 pour les hommes. Si l’on intègre le bricolage, le jardinage, les courses ou les jeux avec les enfants, le déséquilibre se réduit à peine, 26 h 15 pour les femmes contre 16 h 20 pour les hommes. (source Atlas des femmes 2015 INED)
L'arrivée des appareils électroménagers pourtant apparus au début du XXe siècle aux États-Unis, aura permis aux femmes de s'autoriser à penser qu'elles pouvaient faire autre chose que de nettoyer à longueur de journée l'ensemble de la maisonnette ... Pourtant Simone de Beauvoir en 1949, écrivait aux hommes aussi, que l'« on ne naît pas femme, on le devient » (Le deuxième sexe), mais cela ne suffira pas à faire comprendre à la nation que c'est de part le poids de ce que l'on réclame aux femmes qu'elles sont et deviennent ce que les hommes appellent des femmes ... En un siècle d'évolution, heureusement pour elles, la cuisine est devenue la pièce de la maison où les innovations ont été les plus importantes. Pourtant rares sont encore les hommes qui s'occupent du linge à la maison ... Lorsque les hommes participent, on les entend souvent, pleins de contentements et de demandes de reconnaissance s'exprimer : "Tu as vu chérie, j'ai fait "ton" ménage !" Ou encore "Je viens de faire "ta" vaisselle, t'es contente ?"
Messieurs, les femmes vous remercient d'avoir construit des usines pour leur permettre de travailler moins, bien que c'est depuis ce temps, qu'elles travaillent plus ... puisqu'à présent elles allient emploi et corvées.
Leur deuxième journée de travail terminée, les femmes sont fortes de constater qu'à niveau d’études et poste équivalant elles sont toujours généralement moins bien rémunérées que leurs pairs. Ce qui pourrait s'apparenter à une maltraitance sociale n’offre pourtant aucun recours en dehors de la lente évolution des mœurs ... Mais ça avance ... doucement ...
En effet, pendant la révolution française (1789), Olympe de Gouges avait pourtant déjà sacrifiée sa vie en demandant de rajouter dans sa "Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne" l'élargissement de l’espace «privé» et l’égalité pour les femmes dans les espaces «publics», cela comprenait la prise en compte de toutes les droits énoncés dans l'intégralité de cet article... C'était au 18ème siècle, nous en sommes au 21ème ! Il a donc "phallus" environ 300 ans pour être entendues ...
La jouissance est elle un droit des femmes ?
La femme a le droit de jouir, mais aux yeux des hommes, le moins possible seule. Lorsque l'on ne lui ablat pas le clitoris, on lui demande si elle a joui grâce au membre si vénéré ! "Alors, heureuse ?" Mais l'homme, lui exprime t-il facilement le bien-être qu'elle a su lui offrir à son tour ? Heureusement la sexologie met de plus en plus en exergue le droit des femmes à la jouissance, on parle d'orgasmes clitoridiens et d'orgasmes vaginaux prenant en compte les multiples possibilités qu'à la femme de se faire plaisir sexuellement autrement qu'avec le seul sexe de l'homme et de désirer le faire jouir et jouir avec ou sans.
En revanche, côté contraception les chattes se stérilisent, les femmes aussi ... On parle aujourd'hui de 18,9 % de stérilisation féminine dans le monde, soit le moyen de contraception le plus employé à ce jour, devant le stérilet 14,3 %, la pilule 8,8 % contre 7,6 % de préservatif masculin ou encore de 0.016% de vasectomie pourtant totalement légale depuis le 4 juillet 2001.
Quant à l'avortement aucun accord international n'a encore été adopté pour permettre la symbiose au travers le monde. En France, l'INA nous rappelle que le 28 novembre 1975, les femmes s'étaient battues pour obtenir le droit de disposer de leur corps comme bon leur semble. Aujourd'hui, près de 44 millions d'interruptions volontaires de grossesse ont eu lieu dans le monde selon l'OMS. Mais près de la moitié des avortements reste des avortements à risques. Le droit à l’avortement étant limité dans plus de deux tiers des pays, près d’un avortement sur deux est un avortement clandestin puisque interdit et reste « pratiqué par des personnes non qualifiées ou dans un environnement non conforme aux normes médicales minimales ».
Côté droit à la parole et à la projection, en politique pure, les françaises auront voté pour la première fois le 29 avril 1945, mais aujourd'hui, en Arabie Saoudite, les femmes demeurent sans ce droit élémentaire.
Avec internet, les femmes ne sont plus seules, elles doivent s'unir à l'unisson.
Pourtant, il y a fort longtemps, elles avaient déjà exprimé que : "La femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune" (1791 Marie-Olympe de Gouges).
Les femmes ont encore quelques chemins à parcourir ... Mesdames, Messieurs, à vos idées !