Anja Garbarek
Son papa à elle c'est le jazzmen Jan Garbarek. Elle se balade un peu dans d'autres contrées plus électroniques, avec des accents nostalgiques assez singuliers.
Ambiance aquatique et fantastique pour un album très conceptuel. Servi de surcroît par une unité harmonieuse qu'il serait sacrilège de troubler en piochant un titre ici ou là. Tout écouter dès la première approche, pour mieux se fondre dans un univers d'ombres et de lumières. Avec une prédominance pour l'obscurité toutefois, tant ces mélodies alanguies se montrent mélancoliques. Au delà de ces eaux troubles, Anja joue de sa voix, ingénue, claire et posée, pour nous emmener dans son monde à elle.
On est ici en contrée jazz, mais pas en territoire conquis pour autant. Au carrefour un peu confus entre d'autres musiques, plus électroniques, plus savantes, plus composites surtout... Le violoncelle s'y alanguit langoureusement, parfois réveillé par quelques hautbois audacieux, mais bien vite apaisés. Pas de quoi swinguer donc mais plutôt une exquise envie de se laisser aller sous le giron de ces quelques parfums où flottent calme, luxe et volupté. L'ensemble est étonnement survolé par la voix de Garbarek, précieuse, cristalline, et d'une légèreté peu commune. Dans son petit intérieur très cosy, on croise toujours un piano, quelques bribes parfois, et on s'étonne de la clarté des arrangements, de sa petite parenté avec Bjork, des quelques touches abandonnées à la jungle. Voyage improbable aux confins du zen mélodique, voilà une berceuse sophistiquée.
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