Panique au village : le film

Panique au village c'est un film d'animation. C'est aussi une série animée éponyme, mais là je vais vous parler du long métrage. Il y a une poignée de jours de cela je me suis gracieusement accordé un moment à savourer cet ovni pas si non identifiable que ça. Cowboy et Indien, les deux personnages clé de l'aventure. Des héros malgré eux, pantins de plastique. Des petites figurines tels des soldats de plomb. Des jouets, en réalité. Plongés dans des décors à la douce fantaisie folle mis en scène par les deux réalisateurs Stéphane Aubier et Vincent Patar. Ils vivent dans une campagne universelle, cela pourrait être partout et nulle part à la fois. Ils vivent dans un jeu d'enfants. Ce film d'animation se veut une parodie malicieuse des longues et belles heures de jeux que nous avons eues lorsque nous étions enfants.

Ce qui revient à dire que le scénario est donc sans limites aucune. Qu'un tracteur peut rouler dans une montagne de briques et les évacuer par la cheminée en pétardant. Ou que la cabine du gendarme peut se transformer en prison en trois secondes. Monsieur Cheval s'inscrit au conservatoire de musique ... Tout peut arriver à l'écran tant que l'idée le veut. C'est un espace où les contraintes sont abolies et où ne manque seulement que l'évocation d'un concept enfantin omniprésent dans le film : "on disait que" ... Du coup, tout est délicieusement possible et c'est une prouesse d'imagination dont les auteurs font preuve. Les rebondissements sont incessants et hilarants, on passe du dindon au mulet d'un instant à l'autre, de la campagne profonde aux abysses des océans ... De la magie, de la féérie, mais sans la moindre niaiserie. Une volonté enivrante d'aller jusqu'au bout de la moindre bêtise avec un esprit potache et une espièglerie rare. Avec même une bonne dose de cruauté que l'ont trouve bien souvent dans les aventures de cours de récré. Un humour désopilant au décapant finement dosé qui pourrait consacrer Panique au village comme un véritable Tex Avery Wallon !

En fait, pour ne rien vous cacher, je me suis empressé de le regarder une seconde fois, quelques jours plus tard. Car les plus petits détails se nichent dans tous les coins de scènes déjà souvent édifiantes d'absurdité. Des bribes de phrases, des petits gestes, une manière épique et désopilante d'évoquer le mouvement. Et puis une bande son délicieusement travaillée, au service de l'image qu'elle sublime et enveloppe d'un manteau sonore épicé. Un spectacle total qui se joue du rire empesé par les références ou les gesticulations engagées pour ne nous offrir que le meilleur de l'humour. Celui qui peut faire rire partout dans le monde, avec pour seule frontière l'imbécilité froide de ceux qui n'acceptent pas le second degré. Ou le troisième. Moi, je me vautre dedans !